Ahmad Ouedraogo
Artiste marionnettiste - Musicien chanteur
Ahmad Ouedraogo entre dans le milieu artistique à l’âge de quatorze ans à Abidjan, en s’initiant tout d’abord à la marionnette auprès de marionnettistes béninois professionnels. Il pratique ensuite, pendant toute sa jeunesse, le théâtre, la danse, le chant et la musique, tant dans le cadre scolaire que pour lui-même, en organisant des spectacles avec ses amis artistes, en salle et dans la rue, tout en suivant les migrations familiales entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. A Ouahigouya (capitale du Yatenga, région au nord du Burkina Faso), il s’introduit dans le milieu artistique professionnel avec son groupe de hip hop Antivirus (créé en 1999) lors de tournées régionales et nationales au Burkina Faso, en compagnie de rappeurs et de musiciens professionnels tels que Smokey, Yeelen ou Alif Naaba (de 2002 à 2005).
Il s’installe ensuite à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso) en 2006, où il décide de se consacrer à l’art de la marionnette (notamment les marionnettes à fils, de six à treize fils), qu’il fait danser en rythme et en musique. Il oriente essentiellement sa pratique dans l’espace de la rue, voulant rendre l’art accessible à tous. Avec un groupe d’artistes acrobates, musiciens, échassiers (Une Seule Peau), il se produit dans les rues du Burkina Faso, du Ghana, du Bénin et du Sénégal. Puis, en 2007, de retour à la capitale, il poursuit seul ses déambulations marionnettiques, qu’il mène nuit et jour à travers Ouagadougou, dans les rues, sur les marchés, dans les bars… pendant plusieurs années. Ses pérégrinations artistiques lui permettent de vivre, grâce aux rétributions des publics rencontrés.
La pratique artistique d’Ahmad Ouedraogo ne se sépare jamais des autres disciplines artistiques, et il fréquente des artistes burkinabé et étrangers de toutes disciplines dans l’idée de promouvoir l’échange culturel. Il accueille un grand nombre d’entre eux dans sa cour familiale, et échange avec eux de nombreux savoirs. Il continue de pratiquer le théâtre, maitrise les échasses, poursuit son travail du chant et de la musique et s’initie à la sculpture.
Son travail, son goût de l’échange et de la transmission se développent dans une dimension sociale : Ahmad forme à l’art de la marionnette les enfants de la rue trouvés lors de ses déambulations urbaines, pour que ceux-ci quittent la mendicité et gagnent leur « petit pain » grâce à l’exercice d’un talent artistique. Il structure ce travail en créant l’association Yiinga Yembre – Une Seule Peau (officiellement reconnue en 2012). Avec les jeunes les plus motivés, il crée en 2012 sa compagnie Marionnettes sans Frontière et, avec eux, il répond à des contrats d’animation pour divers évènements culturels à Ouagadougou et dans les provinces.
Ces années passées dans la rue sont aussi l’occasion de nombreuses rencontres avec des professionnels de la culture. Remarqué notamment pour son talent dans la manipulation des marionnettes à fils, Ahmad est programmé sur des évènements et festivals culturels au Burkina Faso : Festival panafricain du cinéma et de la télévision à Ouagadougou (FESPACO, de 2007 à
2013) ; festival des arts de la rue « Rendez-vous chez nous » (depuis 2010), … Il tourne aussi à l’étranger : en France au Festival Parade(s) à Nanterre (2011), au festival Les Invites de Villeurbanne (2011), au festival Vivacité de Sotteville-lès-Rouen (2014) et au festival Teni Tedji, au Bénin (2013).
Parallèlement, il exerce ses compétences de formateur et de pédagogue par le biais de stages et d’ateliers de création et de manipulation à la marionnette, qu’il donne au Burkina Faso (écoles primaires, Ecole de danse d’Irène Tassembédo, depuis 2012) et en France (centre de loisirs, festival Saint-Amand fait son intéressant, 2014).
Aujourd’hui, Ahmad Ouedraogo veut poursuivre la transmission de son art et ses déambulations dans la rue, à la fois en Afrique et en Europe, mais il souhaite aussi perfectionner sa maitrise du chant et de la musique, pour s’ouvrir de nouveaux chemins artistiques.